Toujours pas de prise en charge des crackeux qui voudraient se sevrer à Bonne Nouvelle

Confrontés à l’installation sans consultation préalable d’un CAARUD (Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues) au 76 rue de Cléry (le conseil de quartier Sentier Arts-et-Métiers a été informé le 30 septembre 2024 de l’installation de ce CAARUD le 17 octobre 2024), les riverains du secteur boulevard de Bonne Nouvelle se retrouvent obligés d’accepter ce qu’il leur paraît être une accumulation d’erreurs de la part de la ville de Paris dont la conséquence est la présence accrue et dangereuse des consommateurs de crack dans ce secteur. L’abstinence, le projet de sevrage, la sobriété ou d’autres considérations ne sont pas exigées (principe de l’accueil inconditionnel) par le personnel du CAARUD vis à vis de leurs visiteurs.

L’absence de concertation avec les riverains de la part de la ville de Paris se manifeste par l’application de la seule approche de l’accompagnement à la réduction des risques pour les consommateurs de drogues, ce qui revient à encourager leur consommation avec des conséquences désastreuses pour les riverains. Le thérapeute François Diot plaide pour un changement de paradigme dans la lutte contre la drogue. Selon lui, les salles de shoot (comme la SCMR Lariboisière), en voulant accompagner la consommation de drogue la normalisent.

Pourquoi n’y a-t-il jamais aucune prise en compte par la ville de Paris de l’approche intégrée qui consisterait à proposer aux consommateurs un parcours de sortie de leur addiction ? Pourquoi y a-t-il cet argument fallacieux qui est opposé sans arrêt aux riverains, du libre arbitre des consommateurs de crack qui auraient le choix de rester dans leur addiction ou bien d’en sortir s’ils le souhaitent ? Comment avoir la mauvaise foi de considérer qu’un consommateur de crack aurait suffisamment de volonté pour arrêter de son propre chef de consommer ? Mais comment peut-on encore parler de liberté et de discernement pour des personnes qui – en plus de souffrir de comorbidités, de troubles psychiatriques et de handicaps sociaux lourds – sont totalement aliénées au crack et passent leur temps à se procurer, par tous les moyens, la prochaine dose à consommer?

Il faut envisager l’obligation de soin et l’hospitalisation sous contrainte des consommateurs de crack présentant des comorbidités psychiatriques suivies d’un séjour de reconstruction dans une communauté thérapeutique le temps nécessaire. Il faut organiser sans rupture : la désintoxication en structures hospitalières, la stabilisation dans un service de postcure puis le transfert dans une structure type communauté thérapeutique, afin de maintenir la personne dans l’abstinence, loin des lieux de consommation et de deal et de l’aider à se réinsérer socialement.

Amélie Verdier, directrice générale de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France, décrit le dispositif expérimental « opération mise au vert » consistant à proposer des séjours loin de l’Île-de-France des usagers du crack en cours de sevrage.

Le centre Espoir du Val d’Oise (EDVO) accueille des consommateurs de crack passés d’abord par le sevrage et la postcure indispensables et réussit à maintenir dans l’abstinence et à réinsérer socialement et professionnellement quatre résidents sur cinq.

Jusqu’à quand la ville de Paris va imposer aux riverains son refus de dialogue et la continuation de sa politique erronée vis à vis des consommateurs de crack avec comme conséquence leur prolifération et la multiplication des nuisances qu’ils provoquent pour les riverains?