Ce compte rendu est rédigé par Michel A. et Laurence D.-F.
Le capitaine G. ouvre la réunion et après un rapide tour de table permettant aux participants de se présenter, leur donne la parole.
Le Major B. confirme que le découpage des 3 GPOs couvrant Paris Centre n’a pas vocation à évoluer.
Le représentant du Mémorial de la Shoah mentionne la présence fréquente de SDF dans la rue Geoffroy l’Asnier le plus souvent alcoolisés et quelquefois s’abritant dans des tentes iglou. Leur va et vient gène et peut effrayer les visiteurs du Mémorial. Le passage fréquent de patrouilles de police est demandé. La référente du CQ Marais-Vosges s’étonne que leurs deux référents siègent au GPO3 alors que ce mémorial se situe au sud de la rue Saint Antoine, sur le secteur Seine (GPO1). Les majors soulignent qu’ils gèrent les 3 GPOs et que donc cela ne pose pas de difficultés particulières. Les problématiques étendues à d’autres parties d’un quartier peuvent donc être évoquées dans l’un et/ou l’autre des GPO.
La co-présidente du conseil de quartier Sentier-Arts et Métiers fait part de son inqiétude devant l’accroissement du nombre de consommateurs et de vendeurs de crack. Elle mentionne la rue de Notre-Dame-de-Recouvrance et le square Bidault, la rue de la Lune où l’insécurité est telle que les riverains doivent contourner les rassemblements de jeunes et de vendeurs de drogues qui pullulent dans tout le secteur de Bonne Nouvelle. La ligne de métro 9 en particulier les stations Strasbourg Saint-Denis, Bonne Nouvelle et Richelieu Drouot est infestée de consommateurs et de vendeurs de crack. Quand les agents de sécurité de la RATP les chassent des couloirs, ils agressent les passants et les commerçants du quartier avec de plus en plus de violence.
Le capitaine G. lui répond que la surveillance policière est effective H24 autour du boulevard de Bonne Nouvelle avec interventions de la BAC et des agents en VTT même la nuit. Trois interpellations ont eu lieu récemment dans la supérette Franprix de Bonne Nouvelle. Dans le métro en liaison avec la BRF (brigade du réseau ferré) des individus sont également appréhendés.
La référente du CQ Sentier-Arts et Métiers évoque l’accroissement des incivilités avec des dépôts sauvages de déchets dans les rues du Sentier, en particulier les rues Beauregard, de la Ville-Neuve, Notre-Dame-de-Recouvrance ainsi que des poubelles qui débordent rues Saint-Denis et Poissonnière.
Le directeur de la police municipale de Paris Centre lui propose de contacter le 3975 pour obtenir le passage d’une patrouille de policiers municipaux qui pourront verbaliser les contrevenants s’il est possible de les identifier. Il rappelle que ce numéro est accessible 24h/24 afin de dépêcher des patrouilles par exemple pour faire respecter les limites des terrasses, surtout quand le passage est entravé et que les piétons (PMR, poussettes, etc.) se mettent en danger en étant obligés de se déporter sur la voirie.
Le représentant de l’ARQAM évoque ensuite les six voitures brûlées entre les numéros 49 et 57 de la rue Meslay la nuit du 3 au 4 mai à 3 heures du matin ainsi que les trois voitures brûlées entre les numéros 43 et 49 de la rue Notre-Dame-de-Nazareth la nuit du 4 au 5 mai à 3 heures du matin. Si une caméra avait pu prendre en enfilade la rue Meslay comme le demande depuis longtemps l’ARQAM, il aurait été possible de visualiser les auteurs en action.
Pour prendre en enfilade la rue Meslay la première option serait de déplacer la caméra no 03003 qui se trouve à l’arrêt des bus dans la rue Saint-Martin au niveau des numéros 355 et 328 et de la repositionner à l’angle des rues Meslay et Saint-Martin. De cette manière cette caméra prendrait en enfilade la rue Sainte Apolline jusqu’au boulevard de Sébastopol, la rue Saint-Martin et la rue Meslay. Cette option proposée par l’ARQAM n’a jamais rencontré une quelconque réponse de la part des services de la préfecture.
Une deuxième option consisterait à installer une nouvelle caméra dans la rue Meslay face au passage du Pont-aux-Biches. Ce passage est très anxiogène avec des SDF à demeure depuis 4 ans sous des tentes iglou, des squatters le soir, des dealers de cigarettes et de drogues, des incivilités à l’égard des passants et de l’insécurité, des problèmes d’hygiène et de santé publique, des tags sans cesse renouvelés après leur effacement par les services de la propreté. Cette caméra a été demandée par le Maire de Paris Centre depuis deux ans déjà. Le représentant de l’ARQAM se demande si cette caméra a été placée au sommet de la liste des nouvelles caméras prioritaires de sorte que son installation soit envisageable dans un avenir proche. Toutefois le capitaine G. répond qu’il n’a aucune information à ce sujet.
Le représentant de l’ARQAM aborde ensuite le sinistre des trois voitures brûlées dans la rue Notre-Dame-de-Nazareth. Cette fois il y a une caméra no 57802 au 20 de la même rue face à la synagogue. Y a-t-il une chance que les pyromanes soient identifiés ? Le capitaine G. répond qu’il n’a pas été possible d’exploiter les images car les pyromanes ont agi en étant cagoulés mais qu’une enquête est en cours. Il s’agit à ses yeux d’une conséquence malheureuse des manifestations contre la réforme des retraites qui ont abouti à l’incendie systématique de poubelles et dans ce cas occasionnel, de voitures. La BRAV-M a eu à affronter des groupuscules très violents et ingérables.
Le représentant de l’ARQAM souhaite être informé des mesures de fermeture administrative prises à l’encontre des gérants délictueux des boutiques du quartier (salons de coiffure, boutiques de cosmétiques, ongleries, épiceries, restaurants) pour fraudes à l’URSSAF, fraudes à la TVA (pas de caisses enregistreuses), fraudes sur l’impôt sur le chiffres d’affaires, absences de qualifications professionnelles, non-respect de la trêve dominicale. Il y a eu six mesures de fermeture administrative dans le quartier entre novembre 2021 et juin 2022. Il n’y a pas de raison de penser que ces gérants changent leurs pratiques puisque leur modèle économique fonctionne en dehors de toute légalité. Il faudrait ne pas relâcher la pression sur eux pour les forcer à respecter la loi. L’absence de contrôles équivaut à leur donner un blanc-seing pour continuer leurs pratiques frauduleuses.
Le représentant de l’ARQAM enfin évoque le point de deal entre les numéros 16 et 26 du boulevard Saint-Denis : les « blédards » sans papiers y vendent des cigarettes de contrebande ainsi que toutes sortes de drogues : shit, héroïne, cocaïne, crack, 3-mmc, G, ecstasy, tina. Le major B. mentionne la forte collaboration avec le commissariat du 10ème arrondissement à ce sujet.
La référente du CQ Marais-Place des Vosges fait écouter la communication sonore du propriétaire de l’hôtel du Vieux Marais rue du Plâtre qui signale la multiplication d’agressions physiques dans la rue, de ventes de drogues et de prostitution à toute heure du jour et de la nuit devant son hôtel.
Le directeur de la sécurité au Crédit municipal se félicite de ne pas avoir de tags sur les façades mais se plaint du plan de circulation qui provoque de très nombreux passages de véhicules dans les sens interdits. Le directeur de la police municipale lui indique qu’il y a trois rondes par jour des patrouilles avec de nombreuses verbalisations.
Le co-président du CQ Marais-Archives constate que la circulation automobile dans le Marais a été asséchée suite à la mise en place du plan de circulation avec en contrepartie les rallonges et détours interminables pour les voitures des riverains confrontés aux sens interdits installés pour empêcher la circulation de transit. Une enquête sous forme de questionnaire va être lancée à l’initiative des CQs du Marais pour recueillir l’avis des riverains en vue de faire une évaluation des éventuelles anomalies du dispositif. Une demande a déjà émergé concernant le dégrèvement des contraventions lorsque le conducteur riverain a le macaron « Résident Paris-Centre » mis en place par Ariel Weil, mairie de Paris Centre.
François R. se plaint du comportement des propriétaires de chiens qui considèrent que le jardin du Clos des Blancs Manteaux leur est réservé au sens où leurs chiens y sont sans laisse, ce qui va à l’encontre de la réglementation en vigueur. Ils y lâchent même leurs chiens une fois le clos fermé pour la nuit en les faisant passer par un passage dans la barrière. Le square Georges Cain est soumis aux mêmes excès, avec des incidents comme des petits chiens tués par des gros chiens sans laisse.
Le directeur de la police municipale rappelle qu’il y a deux « vrais » espaces canins, l’un dans le jardin Nelson Mandela aux Halles et l’autre nouveau mis en place il y a peu dans le cadre d’Embellir votre quartier, situé quai de Valmy, au niveau de Sully-Morland. Il convient de faire entendre raison aux propriétaires de chiens pour qu’ils les tiennent en laisse sous peine de contraventions.
Laurence D.-F. signale les effets délétères de certaines modifications apportées aux signalisations routières du fait du plan de circulation : disparition du marquage au sol des passages piétons lorsque les rues sont uniquement réservées aux piétons, disparition du répétiteur de feu en cas de sas vélo (Sas Vélo systématiquement créé même quand cela n’est pas utile). Rue Saint-Antoine, les panneaux M12 poussent les vélos à ne pas respecter la priorité piétons. De façon générale il n’y a plus de boîtiers pour mal voyants ni de bonhommes verts pour indiquer qu’on peut traverser quand on supprime les feux rouges dans les zones piétonnisées.
Le directeur de la police municipale explique qu’il fait appliquer le code MATAF pour les contraventions et qu’il répond ainsi aux injonctions de David Belliard adjoint à la Maire de Paris en charge du code de la rue.
Le représentant de l’association Vivre le Marais Vivre Paris Centre prend l’exemple de la rue de Turenne avec deux panneaux dans la direction nord sud d’interdiction de tourner à droite puis au rond point d’interdiction dans les deux sens et dans la direction sud nord avec une portion réservée uniquement aux bus, taxis et vélos.
Philippe L. se plaint de la saleté ambiante avec les affiches qui s’accumulent en couches épaisses sur les devantures des baux commerciaux vacants sans que les employés de la propreté de Paris s’en occupent à partir de l’application DansMaRue car il s’agit d’espaces privés. Le directeur de la police municipale mentionne qu’il faut prendre sur le fait les colleurs d’affiches pour pouvoir les verbaliser. Ce sont les sous-traitants des campagnes de publicité des grandes entreprises de mode qui sont responsables de ces placardages intempestifs. Laurence D.-F. signale que légalement ce sont les bailleurs des locaux commerciaux qui doivent gérer l’état de leurs vitrines même quand ils sont vacants et que jusqu’à présent les agences qui vendent de l’affichage sauvage officiellement ne sont pas inquiétées alors que leurs annonceurs (souvent internationaux) ne sont pas perturbés par les éventuelles amendes occasionnées par ce type de pratique .
La représentante du conseil de quartier Temple-Enfants rouges signale les abus de certaines terrasses rue Debelleyme et de la galerie 22 rue des Vertus. Les locations éphémères se multiplient avec des ventes flash qui attirent de nombreux badauds et les événements type « vernissage » des Pop Store provoquent des nuisances sonores régulièrement.
La représentante du conseil de quartier Temple-Enfants rouges mentionne des tentatives de cambriolage à partir du 11 rue Béranger, ancien immeuble du journal Libération et transformé en parking. Des jeunes s’introduisent sur le toit et tentent de passer vers les immeubles voisins rue de la Corderie sans que les gardiens osent intervenir. Le capitaine G. caractérise l’infraction comme une occupation illicite de parties communes.
La réunion prend fin, le prochain GPO3 est prévu courant juin, avant l’été, la date sera fixée et communiquée ultérieurement. Les représentants des conseils de quartier et des association participant à cette réunion déplorent l’absence des élus de la Mairie de Paris Centre.