Compte rendu de la réunion du 25 novembre 2024 du comité de suivi associé du CAARUD AIDES Paris Centre 76 rue de Cléry

Compte rendu rédigé par Michel A.

Etaient présents :

Antoine E., coordonnateur AIDES Paris

Sarah P., coordinatrice CAARUD 76 rue de Cléry

Léa, animatrice CAARUD 76 rue de Cléry

Renaud, animateur CAARUD 76 rue de Cléry

Tanguy B., délégué départemental de Paris ARS Ile-de-France

Véronique L., Adjointe à la Maire de Paris chargé des seniors et des solidarités entre générations, Elue de Paris Centre, Déléguée à la Prévention, Tranquilité Publique et Vie Nocturne

Catherine T., Adjointe au maire de Paris Centre en charge de la santé publique et environnementale, des seniors, des solidarités entre les générations, de l’accessibilité universelle et des personnes en situation de handicap.

Sabrina B., Major Chef – Mission de prévention, contact et écoute, commissariat de Paris Centre  

Gregory B., chef de service de la police municipale de Paris

Bruno S., co-président du conseil de quartier Sentier-Arts-et-Métiers

Chantal H., conseil de quartier Sentier-Arts-et-Métiers

Angela F., conseil de quartier Sentier-Arts-et-Métiers

Francis L., conseil de quartier Sentier-Arts-et-Métiers

Bertrand R., conseil de quartier Sentier-Arts-et-Métiers

Michel A. ARQAM (Association pour la Renaissance du Quartier Arts-et-Métiers)

Antoine E. présente les trois objectifs de la réunion du comité de suivi associé du CAARUD (Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues)  :

  • présentation des actions de prévention de l’association AIDES dans le cadre du CAARUD de Paris Centre,
  • installation d’un dialogue constructif entre tous les acteurs concernés : responsables institutionnels, élus mairie de Paris, responsables CAARUD AIDES, animateurs, usagers et riverains,
  • intégration du CAARUD dans son nouvel environnement suite au déménagement du local précédent 36 rue Dussoubs.

Renaud fait un historique des actions de prévention en commençant par les années 1980-1990 où était prônée l’abstinence des drogues avec comme effet pervers le partage pour l’injection de l’héroïne d’aiguilles souillées de seringues usagées faisant des ravages dans la population des consommateurs d’héroïne avec un taux de contamination au VIH très élevé. AIDES a été créée en 1984 et est la première association de lutte contre le sida et les hépatites en France, reconnue d’utilité publique en 1990. A partir des années 1990, la politique de réduction des risques a été appliquée en distribuant gratuitement des seringues propres avec comme résultat positif la baisse drastique du taux de contamination au VIH, à l’hépatite B et des autres facteurs susceptibles de provoquer des septicémies. Cette politique de réduction des risques a été reconnue d’utilité publique en 1993. Les CAARUD (Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues) ont été créés en 2005 dans le cadre d’une politique d’accompagnement sanitaire et social et financés par l’assurance maladie. Il y a 10 CAARUD à Paris que ce soit dans le centre (1er, 2ème, 3ème, 4ème arrondissements) et aussi dans les quartiers les plus touchés des 10ème, 18ème, 19ème arrondissements. Il y a par ailleurs un CSAPA (Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie) au 110 rue Saint-Denis (il y en a trois autres à Paris) qui propose une prise en charge médico-psycho-sociale à des personnes consommatrices de substances psycho actives (illicites ou licites : tabac, alcool, médicaments détournés) en situation de précarité.

Le CAARUD AIDES Paris les Halles du 36 rue Dussoubs a fonctionné à partir de 2012 et a accueilli 350 personnes par un an soit un flux entre 45 et 60 personnes par jour ouvrable, avec un minimum de conditions : respect de l’équipe et des autres usagers et interdiction de consommation sur place. L’abstinence, le projet de sevrage, la sobriété ou d’autres considérations n’étaient pas exigées (principe de l’accueil inconditionnel). Leur étaient proposés du matériel de consommation réduisant les risques (seringues stériles, filtres, pailles, pipes à crack, embouts…), de prévention des infections (dépistage VIH, hépatite B et C et syphilis, distribution d’autotest VIH) et en favorisant l’accès aux soins et aux droits sociaux avec de l’aide pour les démarches administratives en vue d’obtenir une carte vitale, une carte d’identité, un titre de séjour, un logement et favoriser l’insertion ou la réinsertion professionnelle. Des maraudes ont été organisées de 14h à 16h30 les lundis, mercredis et jeudis sur les grands boulevards, à Bonne Nouvelle, à Strasbourg Saint-Denis, et au jardin des Halles Nelson Mandela. Les consommateurs de crack SDF (étant entendu que les consommateurs à la rue sans domiciles fixes représentent une petite portion par rapport à l’autre catégorie largement majoritaire des consommateurs intégrés socialement) sont un des cinq publics cible du CAARUD avec les prostituées, les consommateurs d’héroïne, les femmes victimes de violences, les chemsexeurs.

Le CAARUD AIDES Paris Centre 76 rue de Cléry compte cinq personnels permanents qui travaillent de 9h à 17h. L’accueil collectif du public se fait du lundi au vendredi de 9h30 à 12h30 avec une exception le mercredi matin réservé aux femmes, les chemsexeurs étant reçus le jeudi de 17h à 21h. L’après midi de 14h à 16h est occupé par les maraudes pendant trois jours de la semaine, les deux autres jours étant consacrés au suivi individuel lors d’entretiens personnalisés.

Bertrand R. demande si les crackeux qui zonent nuit et jour sur les marches de la rue de Notre-Dame-de-Bonne Nouvelle viennent au CAARUD.

Léa répond qu’on leur propose une soupe chaude, leur offre de prendre une douche, de laver leur linge, de voir s’ils veulent être aidés dans leurs démarches administratives.

Renaud précise que ces crackeux squattaient la station de métro Bonne Nouvelle (les bancs des lignes 8 et 9) depuis 2016-2017 et que depuis qu’ils en ont été récemment chassés par les patrouilles de la RATP (les bancs ont été supprimés), ils campent la nuit en groupe devant la librairie Boulinier au 7 boulevard de Bonne Nouvelle et ne sont pas forcément intéressés à venir au CAARUD.

Francis L. demande si des statistiques existent sur le nombre de crackeux à la rue traités au CAARUD.

Bertrand R. fait part de ses craintes en ce qui concerne l’appel d’air possible créé par l’implantation du CAARUD au 76 rue de Cléry : le Sentier est un quartier fragile avec les nombreuses fermetures de boutiques mais qui lui paraît encore fonctionner correctement. Est-ce que davantage de crackeux vont envahir le quartier et s’installer dans les rues avoisinantes à partir de la rue de Cléry, rues Villeneuve, Thorel, Beauregard, de la Lune, Notre-Dame-de-Bonne Nouvelle ?

Véonique L. explique que la ville de Paris a pris la mesure de la présence croissante des toxicomanes dans le quartier avec comme conséquences outre la consommation dans la rue, des tentatives d’intrusion dans les immeubles sans compter dans les parkings souterrains, avec des phénomènes de prostitution intrusive. La mairie de Paris conseille aux copropriétés de se prémunir de ces intrusions en installant des dispositifs de protection. Les polices nationale et municipale sont pleinement mobilisées pour endiguer les débordements susceptibles de se produire.

Renaud fait remarquer que le sevrage forcé ne fonctionne pas. La consommation de crack entraîne rapidement une addiction quasi incontrôlable et sans antidote connu. La question à poser : est-ce qu’on peut empêcher sa consommation dans la rue ? Le stationnement des consommateurs devant le CAARUD est interdit, les privant de consommer sur place, évitant ainsi leur attroupement. Il observe que seulement 20% des consommateurs de crack sont agressifs et perturbent fortement les autres. Renaud explique que la SCMR (salle de consommation à moindre risque) de Lariboisière est la seule en France avec celle de l’hôpital de Strasbourg alors qu’en Suisse il y en a une quinzaine. Il pense qu’il serait souhaitable d’en avoir d’autres qui s’installent en France. Par ailleurs il observe qu’il y a plutôt des usagers revendeurs qui vendent pour financer leur propre consommation dans le secteur de Bonne Nouvelle au lieu de vendeurs classiques qui façonnent les galettes dans leurs cuisines à crack et cherchent à les écouler le plus vite possible, ce qui permet une approche humaine plus facile entre les animateurs du CAARUD et les toxicomanes.

Tanguy B. rappelle qu’outre l’aspect sécuritaire avec la lutte contre les trafics menée par la police nationale et la justice condamnant les vendeurs de drogues, l’aspect sanitaire comprend un processus d’accompagnement et de soins mis en place par l’ARS (agence régionale de santé) de l’Ile-de-France découlant du protocole de lutte régional constituant le “plan crack”:

https://www.iledefrance.ars.sante.fr/lutte-contre-la-consommation-de-crack-en-ile-de-france

La consommation de crack conduisant à une addiction avec des complications psychiatriques (troubles cognitifs, dépression…), somatiques (complications respiratoires, infectieuses, cardio-vasculaires, neurologiques…) et sociales (rupture familiale, perte d’emploi, incarcération pour détention de produit illicite, etc.), l’ARS a pour objectif de constituer un continuum de prise en charge à la fois sanitaire et médico-sociale des consommateurs, adapté à leur profil. A ce titre, elle pilote, autorise et finance des actions médico-sociales d’« aller-vers », de réduction des risques et des dommages, d’accompagnement des mises à l’abri en sortie de rue, préalables à une prise en charge thérapeutique hospitalière ou ambulatoire, existante et à développer. L’ensemble des actions et des dispositifs sont élaborés avec l’appui des services hospitaliers d’addictologie et de psychiatrie (AP-HP, GHU-PPN) ainsi que des opérateurs médico-sociaux spécialistes des questions d’exclusion et d’addiction.

Sabrina B. expose l’action du commissariat de police de Paris Centre : plus de 80 rondes par mois ont lieu dans le quartier, des vendeurs de crack sont régulièrement interpellés la nuit, au total une quinzaine ces derniers mois, dans le secteur de Bonne Nouvelle. Les consommateurs de crack sont contrôlés et verbalisés. La mission MPCE qu’elle dirige (Mission de prévention, contact et écoute) a organisé trois réunions du GPO3 (groupe de partenariat opérationnel) consacrées exclusivement au crack à Bonne Nouvelle, les 31 janvier, 23 avril et 8 octobre 2024 avec comme partenaires la RATP, la police municipale qui intervient régulièrement square Jacques Bidaut, la mairie de Paris Centre et le conseil de quartier Sentier Arts-et-Métiers. Sabrina B. s’étonne de ne pas recevoir plus de remontées du terrain. Pourtant il y a un mail de contact : commissariat-centre@interieur.gouv.fr et une fiche d’informations a été communiquée aux riverains.

Suite à une question de Bertrand R. sur le logement des SDF, Tanguy B. explique que les CAARUD peuvent être une porte d’entrée pour les demandes de logement. L’ARS propose 600 nuitées chaque jour pour des personnes mises à l’abri dans 69 hôtels répartis en Île-de-France, des haltes de nuit avec des équipes mobiles d’accompagnement, en plus des espaces de repos de jour. Les résultats de l’hébergement accompagné (dispositif ASSORE) font que sur les 610 personnes accueillies, 87% voient leur consommation de crack diminuer depuis leur entrée dans le dispositif et 1 sur 5 signalent un arrêt complet du crack.

Antoine E. évoque la répartition des locaux dans la rue de Cléry qui sont plus spacieux et adaptés que ceux de la rue Dussoubs : la salle d’accueil au rez-de-chaussée avec un box infirmier, à l’entresol, des espaces de travail, au premier étage les bureaux du personnel. Outre les cinq permanents, les volontaires bénévoles sont opérationnels après une petite formation. La montée en puissance est progressive suite au déménagement qui a provoqué une certaine déperdition des habitués : le rythme des visites journalières est passé de 60 au centré 36 rue Dussoubs à 30 au nouveau centre au 76 rue de Cléry, les chemsexeurs eux-aussi sont moins nombreux mais la stratégie d’accompagnement a fait ses preuves et Antoine E. est convaincu que le centre au 76 rue de Cléry va retrouver rapidement le rythme du centre au 36 rue Dussoubs.

Toujours pas de prise en charge des crackeux qui voudraient se sevrer à Bonne Nouvelle

Confrontés à l’installation sans consultation préalable d’un CAARUD (Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues) au 76 rue de Cléry (le conseil de quartier Sentier Arts-et-Métiers a été informé le 30 septembre 2024 de l’installation de ce CAARUD le 17 octobre 2024), les riverains du secteur boulevard de Bonne Nouvelle se retrouvent obligés d’accepter ce qu’il leur paraît être une accumulation d’erreurs de la part de la ville de Paris dont la conséquence est la présence accrue et dangereuse des consommateurs de crack dans ce secteur. L’abstinence, le projet de sevrage, la sobriété ou d’autres considérations ne sont pas exigées (principe de l’accueil inconditionnel) par le personnel du CAARUD vis à vis de leurs visiteurs.

L’absence de concertation avec les riverains de la part de la ville de Paris se manifeste par l’application de la seule approche de l’accompagnement à la réduction des risques pour les consommateurs de drogues, ce qui revient à encourager leur consommation avec des conséquences désastreuses pour les riverains. Le thérapeute François Diot plaide pour un changement de paradigme dans la lutte contre la drogue. Selon lui, les salles de shoot (comme la SCMR Lariboisière), en voulant accompagner la consommation de drogue la normalisent.

Pourquoi n’y a-t-il jamais aucune prise en compte par la ville de Paris de l’approche intégrée qui consisterait à proposer aux consommateurs un parcours de sortie de leur addiction ? Pourquoi y a-t-il cet argument fallacieux qui est opposé sans arrêt aux riverains, du libre arbitre des consommateurs de crack qui auraient le choix de rester dans leur addiction ou bien d’en sortir s’ils le souhaitent ? Comment avoir la mauvaise foi de considérer qu’un consommateur de crack aurait suffisamment de volonté pour arrêter de son propre chef de consommer ? Mais comment peut-on encore parler de liberté et de discernement pour des personnes qui – en plus de souffrir de comorbidités, de troubles psychiatriques et de handicaps sociaux lourds – sont totalement aliénées au crack et passent leur temps à se procurer, par tous les moyens, la prochaine dose à consommer?

Il faut envisager l’obligation de soin et l’hospitalisation sous contrainte des consommateurs de crack présentant des comorbidités psychiatriques suivies d’un séjour de reconstruction dans une communauté thérapeutique le temps nécessaire. Il faut organiser sans rupture : la désintoxication en structures hospitalières, la stabilisation dans un service de postcure puis le transfert dans une structure type communauté thérapeutique, afin de maintenir la personne dans l’abstinence, loin des lieux de consommation et de deal et de l’aider à se réinsérer socialement.

Amélie Verdier, directrice générale de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France, décrit le dispositif expérimental « opération mise au vert » consistant à proposer des séjours loin de l’Île-de-France des usagers du crack en cours de sevrage.

Le centre Espoir du Val d’Oise (EDVO) accueille des consommateurs de crack passés d’abord par le sevrage et la postcure indispensables et réussit à maintenir dans l’abstinence et à réinsérer socialement et professionnellement quatre résidents sur cinq.

Jusqu’à quand la ville de Paris va imposer aux riverains son refus de dialogue et la continuation de sa politique erronée vis à vis des consommateurs de crack avec comme conséquence leur prolifération et la multiplication des nuisances qu’ils provoquent pour les riverains?

Compte rendu de la réunion du groupe de partenariat opérationnel (GPO3) du 8 octobre 2024

Sujet spécifique: le crack à Bonne Nouvelle

Compte rendu rédigé par Michel A.

Etaient présents : 

Diane N. – Commandant 

– Laurent G. – Capitaine

– Sabrina B. – Major Chef – Mission de prévention, contact et écoute, commissariat de la rue Gabriel Vicaire  

PP DSPAP DTSP75 CIAT CENTRE MPCE <ciat-centre-mpce@interieur.gouv.fr>

Tel : 01 42 76 13 27/ 28 /44 /51

– Jean Marc B.  – Major exceptionnel Brigade territoriale de contact

– Jean-Luc M. – Brigadier Chef

– David X.– Major Brigade des réseaux franciliensChatelet

– X. X.– Major Brigade des réseaux franciliens Chatelet

– Thomas L.-P.– chef adjoint de la division de Paris centre de la police municipale

– Véronique L., Adjointe à la Maire de Paris chargé des seniors et des solidarités entre générations, Elue de Paris Centre, Déléguée à la Prévention, Tranquillité Publique et Vie Nocturne

Jimmy B., Adjoint au maire, en charge de la jeunesse et de la vie étudiante, de l’animation locale, des métiers de la mode et des créateurs, également référent aux conseils de quartier..

– Marc B., Assistant Prévention/Chargé des relations extérieures chez RATP Groupe

Sarah P., représentant le CAARUD 76 rue de Cléry

– Bruno S., co-président du conseil de quartier Sentier-Arts et Métiers

– Gaelle D.C., représentante des riverains du 23 boulevard de Bonne Nouvelle et des Parents élus de l’école Dussoubs

Michel A. représentant l’ARQAM

Le capitaine G. ouvre la séance en mentionnant que le squat au 25 boulevard de Bonne Nouvelle a été fermé suite à l’intervention de la police. Depuis le 1er septembre 2024, 80 opérations ont été montées sous forme de rondes surtout la nuit avec une dizaine de personnes contrôlées et souvent toujours les mêmes.

Mme Sarah P. coordinatrice d’AIDES pour Paris centre, présente l’antenne CAARUD AIDES Paris les Halles au 36 rue Dussoubs et qui va déménager le 17 octobre au 76 rue de Cléry. Les consommateurs de crack SDF sont un des 5 publics cible du CAARUD (centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues), avec les prostituées, les consommateurs d’héroïne, les femmes victimes de violences, les chemsexeurs.

Le CAARUD AIDES Paris le Halles accueille 350 personne consommant du crack par an soit un flux entre 45 et 60 personnes par jour ouvrable (lundi, mardi, jeudi et vendredi) de 9h30 à 12h30 à la permanence, avec un minimum de conditions : respect de l’équipe et des autres usagers et interdiction de consommation sur place. L’abstinence, le projet de sevrage, la sobriété ou d’autres considérations ne sont pas exigées (principe de l’accueil inconditionnel). Leur sont proposés du matériel de consommation réduisant les risques (seringues stériles, filtres, pailles, pipes à crack, embouts…), de prévention des infections (dépistage VIH, hépatite B et C et syphilis, distribution d’autotest VIH) et en favorisant l’accès aux soins et aux droits sociaux avec de l’aide pour les démarches administratives en vue d’obtenir une carte vitale, une carte d’identité, un titre de séjour, un logement et favoriser l’insertion ou la réinsertion professionnelle. Des maraudes sont organisées de 14h à 16h30 les lundis, mercredis et jeudis sur les grands boulevards, à Bonne Nouvelle, à Strasbourg Saint-Denis, et au jardin des Halles Nelson Mandela.

Mme Véronique L. fait remarquer que les consommateurs de crack se réunissent plutôt en soirée, la nuit et tôt le matin. Est-ce que les horaires des maraudes ne devraient pas être adaptés aux habitudes du public cible ?

Mme Sarah P. explique que le CAARUD Paris les Halles compte cinq personnels permanents qui travaillent de 9h à 17h. L’accueil du public du lundi au vendredi de 9h30 à 12h30 connaît une exception avec le mercredi matin qui est réservé aux femmes. L’après midi de 14h à 16h est occupé par les maraudes pendant trois jours de la semaine, les deux autres jours étant consacrés au suivi individuel lors d’entretiens personnalisés.

Mme Gaëlle D.C. présente son quotidien et ressenti personnel : sa fille scolarisée au collège Montgolfier et ses deux autres enfants scolarisé à l’école primaire Dussoubs doivent être accompagnés car ils sont confrontés aux consommateurs de crack qui campent devant la boutique de livres Boulinier au 7 boulevard de Bonne Nouvelle à 7h30 aussi bien qu’à 20h30 et au-delà. De même les rues de la Lune et Thorel sont rendue dangereuse par la présence continue des consommateurs de crack qui se montrent de plus en plus agressifs lorsqu’ils demandent 10 Euros ou bien vous proposent de vous accompagner au distributeur pour leur remettre un billet.

Mme Gaëlle D.C. craint que le déménagement du CAARUD au 76 rue de Cléry ne fasse s’ajouter à la vingtaine de consommateurs de crack déjà présents dans le quartier, ceux qui ont eu l’habitude de venir à la précédente adresse du CAARUD au 36 rue Dussoubs et qui utilisent le parking indigo Paris Réaumur Saint-Denis au 40 rue Dussoubs pour se réunir, éventuellement se prostituer et se droguer en paix sans intervention de médiateurs, soit une soixantaine en plus. Ainsi un effet boule de neige pourrait se produire, créant un triangle de consommation accrue de crack entre la rue de Cléry, la rue de la Lune, la rue Thorel, la rue Poissonnière et le boulevard de Bonne Nouvelle sans compter la rue de Mazagran dans le 10ème de l’autre côté du boulevard de Bonne Nouvelle, provoquant plus de nuisances pour les riverains, avec un accroissement des intrusions dans les halls d’immeubles en fracturant les portes d’entrée pour avoir accès à un espace propice à la consommation sans être dérangés, sans compter l’augmentation des agressions des passants par les consommateurs de crack en quête d’argent pour payer leurs doses quotidiennes. Le square Jacques-Bidault est déjà trop souvent jonché de seringues et de pipes à crack.

Mme Sarah P. mentionne que le stationnement des consommateurs devant le CAARUD est interdit, les privant de consommer sur place, évitant ainsi leur attroupement. Elle observe que seulement 20% des consommateurs de crack sont agressifs et perturbent fortement les autres. Il convient à ses yeux de demander à la police de réprimander et d’interpeller au besoin ces 20%, pour éviter qu’ils ne terrorisent les riverains. Les maraudes ramassent les seringues et les pipes à crack dans les sous-terrains des Halles. Elles pourront en faire autant dans le square Jacques-Bidault.

M. Bruno S. s’enquiert de la limitation des horaires de ventes d’alcools aux consommateurs de crack au Carrefour City au 23 boulevard de Bonne Nouvelle. La police a prévenu le gérant de respecter l’arrêté no 2023-000380 du 06 avril 2023 qui interdit la vente d’alcools après 17h. Un immeuble social de la rue de la Lune a eu sa porte d’entrée fracturée sans provoquer de réparations de la part du bailleur. Une plainte devrait être déposée.

Le commandant Diane N. mentionne que des dealers de crack sont régulièrement interpellés, au total une quinzaine, sur le secteur de Bonne Nouvelle, par des rondes de nuit fréquentes.

Les deux policiers de la brigade des réseaux franciliens mentionnent leur action de répression des consommateurs de crack aux Halles et dans le jardin Nelson Mandela, avec des arrestations de dealers en lien avec les services judiciaires.

M. Marc B. explique que la station de métro de Bonne Nouvelle a été débarrassée de ses consommateurs de crack par une action énergique des équipes de la RATP qui ont fait retirer les bancs sur lesquels ils s’étaient installés. Il y a eu un déport vers la station des Grands Boulevards avec d’anciens consommateurs qui persistent à hanter les couloirs. 297 interventions ont eu lieu dans le secteur en 2023 et 303 sur les neuf premiers mois de 2024. La situation est bien pire à Stalingrad et Jaurès. Mme Gaëlle D.C. tient à témoigner que les riverains ont constaté une réelle amélioration à la station de Bonne Nouvelle.

M. Thomas L.-P. assure que la police municipale va veiller au nettoyage du square Jacques-Bidault des seringues et des pipes à crack qui y sont abandonnés en envoyant un médiateur auprès des riverains.

Le major Sabrina B. s’étonne de ne pas recevoir plus de remontées du terrain. Pourtant il y a un mail de contact : commissariat-centre@interieur.gouv.fr et une fiche d’informations a été communiquée aux riverains.

La prochaine réunion du GPO3 sera consacrée à l’ensemble des problématiques auxquelles les riverains des conseils de quartier Sentier-Arts-et-Métiers, Marais-Archives, Marais-Place des Vosges, Temple-Enfants rouges sont confrontés.